Pour les cultivateurs qui n’ont pas froid aux yeux, les méthodes avancées ne manquent pas. Le fimming est l’une des plus récentes et des moins connues, visant à promouvoir la croissance des branches latérales pour une plante plus courte mais plus touffue. Si tu as de l’expérience en matière de palissage, tu devrais t’y intéresser !
Qu’est-ce que le fimming ?
Le fimming (ou FIM) est une technique de culture avancée qui vise à créer des plantes de cannabis plus touffues en favorisant la croissance latérale (par opposition à la croissance verticale). Elle ressemble beaucoup à l’étêtage, la seule différence majeure étant l’endroit exact où s’effectue la coupe.
Une légende urbaine nous explique comment serait née cette technique :
Un cultivateur américain ambitieux mais pressé essayait d’étêter ses plantes, mais il coupa au mauvais endroit et s’écria : « F*ck, I missed ! » (FIM). Cependant, après quelques jours, de nouvelles branches saines avaient poussé à partir de l’endroit où elle avait été coupée, et le résultat fut une récolte vraiment impressionnante.
Cette simple erreur aurait donné naissance à une méthode entièrement nouvelle pour contrôler la forme et la taille d’une plante de cannabis, et le fimming a gagné en popularité auprès des cultivateurs qui n’ont pas peur de trancher dans le vif !
La différence entre le fimming et l’étêtage
Le fimming ressemble beaucoup à l’étêtage. Si tu as déjà pratiqué l’un avec succès, tu devrais réussir l’autre. Pour les non-initiés, l’étêtage d’une plante (aussi appelé « taille apicale ») consiste à couper la partie la plus haute d’une plante végétative. La tige se divise alors en deux tiges principales, qui donneront chacune leur propre cola. ce qui peut permettre de doubler la récolte par rapport à une plante non-taillée.
Le fimming s’effectue de la même manière, la seule différence majeure étant l’endroit exact où l’on taille. Alors que l’étêtage nécessite d’enlever la totalité du nœud de croissance le plus élevé, le fimming ne nécessite que l’élimination de 70 à 80 % du nœud. Cela peut sembler une différence négligeable, mais les résultats sont différents.
Quand on étête une plante de cannabis, la tige restante se divise en deux nouvelles auxquelles la plante consacre l’essentiel de ses ressources. Il en résulte une plante avec deux tiges principales qui produiront l’essentiel des fleurs, une cola complète poussant sur chacune. La plupart des étêtages sont effectués au début de la vie de la plante et les branches inférieures sont largement ignorées (ou même coupées) pour se concentrer sur les colas.
Quant au fimming, il ne fait que ralentir la croissance verticale de la plante pendant 5 à 7 jours, obligeant la plante à consacrer son énergie aux branches saines restantes. Il en résulte une plante plus touffue, avec davantage de sites de floraison répartis sur des branches plus grandes et plus robustes.
La différence entre le fimming et l’élagage
Elle n’est pas évidente, car le fimming est un type d’élagage. Ce terme désigne simplement le fait de retirer une partie d’une plante pour en optimiser la croissance. Il peut s’agir d’une simple coupe de quelques feuilles ou d’une opération extrême comme le mainlining. En raison de la diversité des pratiques qu’on peut qualifier d’élagage, le terme est rarement utilisé seul.
Quels sont les bienfaits du fimming des plantes de cannabis ?
Comme toute autre méthode de high stress training (HST), l’objectif principal du fimming est de forcer la plante de cannabis à produire plus de sites de floraison afin d’augmenter son rendement global. Bien que le fimming soit considéré comme une technique avancée, il est accessible à toute personne disposant d’une paire de ciseaux aiguisée.
Par rapport à l’étêtage, le fimming est moins stressant pour la plante, qui devrait donc se rétablir plus rapidement. La marge d’erreur est également un peu plus grande, ce qui est assez logique puisqu’il est né d’une erreur.
Les plantes de cannabis soumises à un fimming en bonne et due forme sont plus courtes et plus touffues que des plantes ordinaires, et il est possible d’éviter facilement la forme standard de sapin de Noël que la plupart des plantes prennent par défaut. C’est souhaitable car une canopée large et régulière est le meilleur moyen de maximiser le rendement final.
Contrairement à l’étêtage, le fimming distribue l’énergie de la plante aux branches restantes plutôt qu’aux seules tiges étêtées. Il en résulte un plus grand nombre de sites de floraison répartis sur une canopée plus large.
Mais c’est surtout sa polyvalence qui rend le fimming intéressant. Comme son nom le suggère, l’étêtage ne peut se pratiquer que sur la partie supérieure d’une plante, sa « tête », alors qu’on peut effectuer du fimming sur n’importe quelle zone. Le fimming des branches inférieures peut aider à éliminer la formation des « bourgeons popcorn » et rendre ces zones généralement « inutiles » très productives.
Si tu cultives en ScrOG, le fimming te sera des plus utiles en raison de sa polyvalence et du temps de récupération rapide. Associé à d’autres techniques de LST, il permet de donner aux plantes à peu près n’importe quelle forme.
Les risques potentiels du fimming
Le système parfait n’existe pas et le fimming n’est pas sans risques. Le plus grand est de couper accidentellement une trop grande partie de la zone de pousse. Mais même cela n’est pas insurmontable, car ce faisant on transforme juste le fimming en étêtage. Ce n’était pas l’objectif, cependant le résultat n’endommagera pas la plante à long terme.
Il existe un risque que les nouvelles branches soient trop faibles pour supporter les nouvelles pousses et les fleurs. Cela se produit généralement lorsque l’on n’enlève pas assez de la pousse d’origine. La marge de manœuvre est très étroite et seule la pratique t’aidera à trouver le bon endroit.
Les inconvénients du fimming sont les mêmes que ceux de l’étêtage :
- Une phase végétative plus longue et un stress important pour la plante de cannabis.
- L’utilisation d’outils non stériles peut introduire dans une plante des contaminants susceptibles de causer de graves dommages.
- Un fimming trop précoce peut tuer une plante et un fimming trop tardif peut réduire ta récolte globale. Le moment idéal varie d’une variété à l’autre, mais se situe généralement 2 à 3 semaines après le début de la phase végétative.
Par rapport à l’étêtage, le fimming donne généralement des plantes plus hautes (grâce au temps de récupération plus court) et les colas qui poussent sont un peu moins bien espacées que sur une plante soumise au mainlining. Ce ne sont pas des problèmes majeurs, mais si tu veux essayer le fimming, tu devrais également faire un usage intensif du LST.
Enfin, il convient de mentionner que toutes les variétés ne se prêtent pas au fimming. Certaines ne supportent tout simplement pas un stress intense. Fais des recherches sur les variétés qui correspondent le mieux aux techniques que tu souhaites utiliser. L’Amnesia, la Lemon Haze ou la Strawberry Kush sont toutes de bonnes candidates pour le fimming.
Comment effectuer le fimming
Maintenant que nous savons de quoi il s’agit, passons aux choses sérieuses. Si tu as déjà étêté une plante, le fimming sera un jeu d’enfant. Mais même si c’est la première fois que tu essaies quelque chose de ce genre, ne t’inquiète pas, la marche à suivre est vraiment simple.
- Stérilise ton matériel. Assure-toi que tes ciseaux sont aussi propres que tranchants en les frottant avec de l’alcool dénaturé. Des lames sales peuvent provoquer des infections qui seraient un véritable désastre pour une plante déjà soumise à un stress important.
- Choisis ta cible. Généralement, il s’agit du point de pousse le plus élevé de ta plante de cannabis, bien que les extrémités des branches latérales soient également de bonnes candidates.
- Effectue la coupe. Saisis les feuilles entre le pouce et l’index et tire-les très doucement. Effectue ensuite une seule coupe horizontale qui élimine 70 à 80 % de la pousse.
- Attends. Au bout de 5 à 7 jours, tu devrais voir de nouvelles pousses se former, car la zone que tu as coupée s’est divisée en deux nouvelles branches.
- Répète l’opération autant de fois que nécessaire. Le fimming n’est pas nécessairement une opération unique. Si tu as le temps et que tu veux pousser ta plante à la limite, tu peux le répéter plusieurs fois. Attention cependant à ne pas en abuser, au risque d’avoir plus de branches que les racines ne peuvent en supporter. Le résultat serait une plant de cannabis plus faible et des rendements moindres. Il faudra exercer ton jugement pour savoir quand arrêter.
Quand effectuer le fimming ?
Comme pour toute autre technique de HST, il est important d’attendre que la plante de cannabis soit suffisamment saine pour y survivre. En général, il est conseillé d’attendre que la plante ait 5 ou 6 nœuds. À ce stade, la plante végète encore, mais elle est suffisamment développée pour supporter le stress.
Cela dit, il est généralement préférable de commencer tôt plutôt que tard, car l’objectif est d’orienter la taille et la forme de la plante. Il est également important de commencer le fimming bien avant la floraison, car cela ruinerait complètement le rendement de ta plante. Ceci vaut pour toutes les techniques de HST, mais on ne répète jamais assez. Aucun fimming dans les deux semaines qui précèdent le passage à la floraison ! Elles ont besoin de temps pour récupérer avant de pouvoir entrer correctement dans cette phase.
Le fimming est-il possible sur des plantes à autofloraison ?
D’une manière générale, les techniques de HST ne sont pas conseillées sur les plantes à autofloraison. Elles poussent trop vite et tout stress est susceptible de causer des dommages permanents. Cependant, à condition de maîtriser parfaitement la technique et de bien connaître la variété à autofloraison sur laquelle on l’exerce, c’est possible.
Quelques conseils s’imposent si tu décides d’essayer : d’abord, tu dois utiliser une variété à dominante sativa, dont la phase végétative est plus longue. De nombreuses souches à dominante indica végètent pendant 3 à 4 semaines seulement, ce qui ne te laisse qu’une fenêtre de 3 jours environ. Si tu le fais trop tôt, tu risques de tuer ta plante, si tu le fais trop tard, tu risques de gâter ton rendement.
Mentionnons également que si tu as l’intention de fertiliser une plante à autofloraison, il est préférable d’être prudent lorsque tu décides de la quantité de pousse à enlever. Si tu en coupes trop, tu risques d’arrêter complètement la croissance de ta plante au moment où elle entre dans la phase vitale de pré-floraison, ce qui réduira sérieusement sa taille finale.
Si tu cherches de bonnes variétés pour le fimming, opte pour des variétés connues pour leur croissance robuste et leur développement rapide. La NYC Diesel, la White Widow et la Northern Lights sont toutes d’excellents choix pour le fimming ou toute autre technique de HST.
Au FIMal, il faut essayer
Le fimming n’est qu’un outil parmi d’autres dans l’arsenal d’un cultivateur et ne conviendra pas parfaitement à tous. Cependant, c’est une technique qui vaut la peine d’être essayée au moins une fois si tu es curieux de savoir jusqu’où tu peux pousser ta plante. Grâce à la facilité et à la rapidité avec lesquelles le fimming peut être effectué, c’est un choix qui mérite d’être envisagé.