Si tu maîtrises les bases de la culture du cannabis, il est peut-être temps d’essayer le super cropping. Il n’est pas sans risque, mais de nombreux cultivateurs estiment que la récompense en vaut largement la peine. En suivant quelques conseils élémentaires, tout le monde peut augmenter ses rendements.
- Qu’est-ce que le super cropping ?
- Comment fonctionne le super cropping ?
- Quel matériel utiliser pour le super cropping ?
- Étape 1 : Sélectionner une branche
- Étape 2 : Sélectionner le point de cropping proprement dit
- Étape 3 : Pincer et plier délicatement
- Étape 4 : Attacher la branche
- Étape 5 : Attendre
- Comment réparer les branches cassées
- À quel moment de la vie des plantes faut-il pratiquer le super cropping ?
- Le super cropping est-il possible sur des plantes à autofloraison ?
Qu’est-ce que le super cropping ?
Le super cropping est une des techniques de culture les plus avancées. Il s’agit d’une forme extrême de palissage, qui consiste à plier les plantes en évitant de justesse le point de rupture. Tout comme un os cassé se renforce en guérissant (mais ne va pas t’en casser un pour le confirmer…), des plantes de cannabis fortement endommagées pousseront plus haut en réaction.
Le super cropping permet d’obtenir des rendements absolument démentiels, mais il s’agit d’une pratique risquée. Un cultivateur inexpérimenté pourrait bien détruire des plantes de cannabis parfaitement saines s’il s’y prend mal. Néanmoins, en suivant les bons conseils et en faisant attention, n’importe qui peut augmenter ses rendements avec cette technique.
Quels sont les bienfaits du super cropping ?
D’accord, l’idée d’endommager intentionnellement une plante saine peut sembler contre-intuitive. Mais elle repose sur des bases scientifiques très solides : lorsqu’une plante sauvage est attaquée ou endommagée, elle réagit en absorbant plus de nutriments que d’habitude, ce qui provoque une poussée de croissance à l’endroit endommagé. Il en résulte une branche plus forte, capable de supporter un poids plus important.
En outre, les plantes femelles endommagées utilisent cette énergie supplémentaire pour produire plus de trichomes (les petits cristaux blancs qui contiennent le THC). En effectuant le super cropping au bon moment, tu encourageras ta plante à devenir plus grande et à produire des bourgeons plus puissants.
Comment fonctionne le super cropping ?
Le processus est somme toute assez simple, mais il nécessite beaucoup d’attention et un toucher délicat pour ne pas en faire trop peu, ce qui serait inutile, ou au contraire en faire trop, ce qui serait terrible.
Quel matériel utiliser pour le super cropping ?
Comme pour toute tâche, assure-toi d’avoir tout ce dont tu as besoin avant de commencer. Heureusement, le super cropping ne nécessite que peu de matériel :
- Des gants en latex (toujours une bonne idée lorsque tu travailles sur tes plantes)
- Des colliers de serrage
- Des chevilles en bois
- Du ruban adhésif en toile (au cas où tu ferais des bêtises)
- Un peu de jugeote
Étape 1 : Sélectionner une branche
Avec le super cropping, il n’y a pas de retour en arrière une fois qu’on se lance. Par conséquent, il faut sélectionner les sites avec soin. Les branches idéales sont des branches complètement mûres, mais pas encore raides ou ligneuses : elles doivent plier mais ne pas se casser. Si l’une de tes branches est nettement plus haute que les autres, il s’agit certainement d’un bon choix, car le fait de l’abaisser permet de créer une canopée plus uniforme.
Étape 2 : Sélectionner le point de cropping proprement dit
On passe aux choses sérieuses. Sélectionne le point où tu veux que la plante se plie. Si elle n’a qu’une seule cola, tu devrais utiliser la partie la plus verte et la plus souple de sa moitié supérieure. Si elle a plusieurs colas, il te faut sélectionner des points à la même hauteur pour chacun d’entre eux. L’idée est de créer une canopée aussi plate que possible.
Étape 3 : Pincer et plier délicatement
C’est là que le miracle s’accomplit… ou que les catastrophes surviennent. L’objectif est d’endommager la structure interne de la plante tout en conservant la structure externe intacte. Il faut donc procéder avec délicatesse.
- Saisis la branche entre le pouce et l’index. Presse-la doucement jusqu’à ce sentir une légère flexion. N’exagère pas.
- Tout en maintenant la pression sur le point que tu tiens, faites lentement rouler la branche entre tes doigts et agite-la légèrement. Faites cela pendant 5 à 10 secondes jusqu’à ce qu’elle soit malléable. Sur les plantes de cannabis plus âgées, ce processus peut prendre jusqu’à une minute. Ne force pas et prends ton temps.
- Selon la taille de la branche, cette opération peut être répétée en plusieurs points. En partant de l’endroit où tu as pincé pour la première fois, remonte de quelques centimètres et répète l’opération. Il est cependant préférable d’éviter de dépasser le troisième nodule à partir de l’extrémité.
Étape 4 : Attacher la branche
Comme toute plante, le cannabis cherche la lumière et pousse dans sa direction. Utilise donc des colliers de serrage pour maintenir la branche à un angle de 90°. En fonction de la taille de la branche, tu auras peut-être besoin de chevilles en bois pour la maintenir en place.
Étape 5 : Attendre
Au bout de quelques jours, les branches pliées commenceront à se raidir pour former de gros nodules durs. Ceux-ci supporteront un poids considérable, ce qui permettra à la plante de pousser jusqu’à atteindre une taille impressionnante et d’augmenter la récolte.
Comment réparer les branches cassées
C’est un écueil quasiment inévitable si tu débutes, ou même par simple manque de chance : tu risques de casser quelques branches. On considère qu’une branche est cassée lorsqu’elle ne peut plus supporter son propre poids. Si elle tombe à plus de 90°, elle est probablement cassée, et si tu vois une fente ouverte ou une fissure dans la tige extérieure, elle l’est à coup sûr.
Pour autant, ce n’est pas la fin du monde. Cette branche peut encore être sauvée moyennant quelques effort, et produire des fleurs de qualité à la fin de la récolte.
La méthode est étonnamment simple : il suffit de la remonter. Prends du ruban adhésif en toile (qui « respire » mieux que beaucoup d’autres rubans) et enveloppe la zone cassée. N’en mets pas trop car tu l’enlèveras dans quelques jours, mais suffisamment pour mettre à la branche de supporter son propre poids.
Il est également important d’attacher les branches cassées, car elles peuvent (et vont probablement) repousser si elles sont laissées à elles-mêmes.
Au bout de 4 à 7 jours, tu devrais pouvoir retirer le ruban adhésif en toute sécurité. Fais doucement, pour ne pas endommager davantage la plante. Évite d’utiliser des objets pointus et prends ton temps pour décoller lentement et soigneusement le ruban.
À quel moment de la vie des plantes faut-il pratiquer le super cropping ?
Si tu ne l’as jamais fait auparavant, il est préférable d’attendre que tes plantes aient atteint un stade de maturité tel qu’elles puissent survivre à une ou deux branches cassées. En général, le moment idéal est environ une semaine avant de changer le cycle de lumière en vue de la floraison. Tu t’assures ainsi qu’elles ont suffisamment de temps pour se rétablir avant de passer à la phase de croissance suivante.
Si tu associes le super cropping avec du low stress training (LST) ou du mainlining, le stade végétatif sera plus long que d’habitude (plus de 4 à 6 semaines). Dans ce cas, il peut être judicieux de procéder au super cropping quelques semaines avant la floraison. Cette combinaison de méthodes de culture peut produire des plantes de cannabis gigantesque, mais cela demande du temps et de l’engagement. Consulte nos guides sur ces techniques pour obtenir des informations plus détaillées.
Si tu es un peu plus à l’aise avec le processus (ou si tu n’as pas peur de l’échec), tu pourrais aussi effectuer un entre 10 et 14 jours après le début de la floraison. Pendant cette période, les plantes poussent à leur rythme le plus rapide et se remettent rapidement du stress. Cela favorisera également la croissance rapide des fleurs et des trichomes.
N’oublie pas de ne jamais tenter le super cropping sur une plante qui souffre d’une quelconque infestation (champignons, moisissures ou insectes). Le super cropping est l’une des choses les plus stressantes qu’un cultivateur puisse faire à une plante, et peut être la cause de dégâts irréversibles si elle n’est pas en bonne santé. Il est toujours préférable d’attendre quelques jours de plus (ou même quelques semaines si nécessaire) plutôt que d’essayer de précipiter les choses.
Le super cropping est-il possible sur des plantes à autofloraison ?
Étant donné que les plantes à autofloraison suivent un calendrier assez précis, il peut être difficile de les soumettre au super cropping, car elles ne disposent pas beaucoup de temps pour se remettre du stress. Comme elles végètent pendant un temps relativement court, elles se prêtent peu à la plupart des techniques de palissage avancé.
Cependant, si tu as de l’expérience en matière de super cropping et quetu sais exactement combien de temps tes plantes à autofloraison vont passer à végéter, alors c’est possible. Mais il demeure préférable de faire cela avec des plantes qui permettent de contrôler le début de la floraison.
Et les variétés adaptées au super cropping ne manquent pas : presque toutes les variétés photopériodiques conviennent, mais en général, les meilleures sont celles qui résistent le mieux au stress et aux dommages et qui se caractérisent par des tiges épaisses et robustes. Les hybrides à dominante indica comme la Critical Skunk, la Northern Lights ou la Purple Bud sont d’excellents choix.
En fin de compte, le super cropping est une technique que tout cultivateur devrait envisager d’essayer une fois qu’il en maîtrise les bases. Les résultats peuvent être vraiment impressionnants s’ils sont bien réalisés, et les super croppeurs expérimentés ne jurent que par cette pratique. N’aie pas peur d’essayer, tout en restant prudent. Tes plantes de cannabis sont résistantes et peuvent supporter beaucoup de stress, mais elles ne sont pas invincibles.